Anecdotes

ANTOINE

André ANTOINE

Une voie du Pouliguen porte le nom d'avenue André Antoine. Cet homme de théâtre, déjà âgé, vécut en notre cité les dernières années de sa vie.

 

Rien ne semblait prédisposer, ce modeste employé de la "Cie du Gaz", originaire de Limoges, venu faire carrière à Paris, à entrer dans le monde du théâtre et à le transformer profondément et durablement.

 

C'est en 1885, alors âgé de 27 ans, qu'il participa aux représentations d'une troupe d'amateurs. En peu de temps, il s'imposa par son autorité et fonda une troupe régulière qu'il baptisa "Le Théâtre Libre".Sa conception du théâtre rejoignait celle d'éminents écrivains tels que Zola et Mirabeau qui déploraient  la décadence du théâtre commercial.

Antoine se proposait de redonner au théâtre un visage vrai et authentique. "Pour cela, il décida de s'attaquer tout à la fois au décor, au répertoire, à la mise en scène et au jeu des acteurs.". Le 30 mars 1887, le Théâtre Libre prit son envol.

 

En 1906, Antoine est sollicité par Clemenceau, alors Président du Conseil et Briand, ministre de l'Instruction Publique pour prendre la direction de l'Odéon, expérience difficile et coûteuse. Il renoue avec le théâtre, en tant qu'acteur puis s'intéresse  au cinéma, puis tâte du journalisme.

 

La défaite de 1940 et l'Occupation l'affectèrent profondément. C'est alors qu'il se retira au Pouliguen, 12 allée des Cottages où il mourut le 19 octobre 1943. Il fut inhumé dans l'ancien cimetière, avant de l'être quelques années plus tard à Camaret (Finistère).

 



THEATRE ANTOINE

Ajoutons quelques mots sur le théâtre qui porte son nom.

C'est en 1866 que fut construit boulevard de Strasbourg Le Théâtre des Menus-Plaisirs.Il semble que ce théâtre n'arrive pas  à fixer son nom,  puisque dans les 24 années qui vont suivre il en changera 6 fois !

1866 : Le Théâtre des Menus-Plaisirs

1874 : Le théâtre des Arts

1876 : L'Opéra-Bouffe

1877 : Le Théâtre des Menus-Plaisirs

1881 : La Comédie Parisienne

1882 : Le Théâtre des Menus-Plaisirs

En 1890 André Antoine qui s'essaie depuis quelque temps au métier de metteur en scène va prendre en main les rênes de ce théâtre qui va devenir le point de départ d'une révolution.

"[...Au bout de quatre années, André Antoine doit abandonner la place, mais il a marqué fortement son passage.

C'est un comédien, Larochelle, qui lui succède, sans plus de réussite.

En 1896, André Antoine reprend en mains le sort du théâtre et lui donne le nom qu'il porte encore aujourd'hui; Pendant dix ans, il poursuit son oeuvre et fera du Théâtre Antoine le centre rayonnant et révolutionnaire de l'art dramatique international...]"*1

*1Extrait d'un article signé DM dans un programme du théâtre Antoine -L'Entracte du mois -N°43 - 1984 - Paris


UNE BELLE DISPARUE

LE GRAND CAFE

 

Ce fut certainement l'une des plus anciennes sinon l'une des plus imposantes demeures du quai Jules Sandeau.

Elle est alors représentative d'une époque où le port vit en grande partie du transport du sel. Elle témoigne de la richesse des familles d'armateurs, de négociants ou de capitaines qui construisent ces beaux hôtels à l'image de leur réussite.

Beaucoup de gens l'ont connue avant sa démolisation en 1962, mais sans imaginer un seul instant quelle belle architecture se cachait derrière la façade commerciale.

D'anciennes cartes postales montrent la demeure dans son état d'origine.

C'est alors un grand logis fin 16ème début 17ème siècle à deux étages sur caves. Le rez-de-chaussée en granit est en belles pierres de taille. Les deux étages sont enduits. La porte en plein cintre avec pilastres de part et d'autre est sommée d'un fronton triangulaire décoratif en tuffeau. On note la présence d'un beau perron  d'accès. Les deux mansardes à croupe d'ardoise sont en tuffeau.

A l'arrière une imposante tour d'escalier dessert les étages. Elle accentue encore le côté noble de la demeure.

Reconvertie en café  à la fin du 19ème siècle, la maison prend le nom de Grand Café. Plus elle devient Le Grand Café Louis avant de redevenir Grand Café.

Le logis va se modifier au fil des ans. Le fronton triangulaire fait place à un important cintré. Un long bandeau portant le nom du Grand Café balafre la façade. 

Deux grandes devantures commerciales remplacent les fenêtres du rez-de-chaussée. Les belles entrées de caves à l'entourage élaboré ont disparu.

Le beau logis urbain fait place à un commerce.

De son ancienne splendeur la salle de café conserve une cheminée monumentale dont le linteau s'orne d'un blason. Devant s'installe le bar. Les murs s'ornent de panneaux peints . La première période, au 19ème siècle représente des scènes bucoliques tandis qu'au 20ème le thème s'inspire plutôt du bord de mer.

A son activité de café s'ajoute aussi la location de chambres meublées pendant la saison balnéaire. "Le Grand Café" faute d'être resté un logis urbain de notables est devenu un lieu fort connu et très fréquenté. Il faillit même devenir un CASINO!!!  

En 1904, le conseil municipal du Pouliguen sous la présidence du maire, monsieur Berthier, doit répondre à la demande de monsieur Bignault, propriétaire du "Grand Café". Celui-ci veut faire aménager son établissement en casino municipal. En retour de cette autorisation, il offre à la commune des compensations financières et pour "[...les solennités que la commune jugerait utiles...]"la possibilité d'utiliser la salle.

Avec six voix contre quatre le projet est refusé.*1

Et le café continua donc son activité jusqu'à ce que les hommes décident d'y mettre prématurément un terme en remplaçant ce très ancien bâtiment par un immeuble*2 que rien aujourd'hui ne distingue de ses semblables.

 

 

 

*1 Archives municipales - cote D4 - conseil municipal du 23.10.1904

*2  N° 9 quai Jules Sandeau

Sources

Laurent Delpire et les Greniers de la Mémoire

       

 


LE MOULIN DE CODAN

SITUATION DU MOULIN

Situé au n°7 de la rue de Codan au Pouliguen dans un cadre résidentiel, à l'ouest de la commune, sur une parcelle de 2 162m2, le moulin de Codan est clos au nord et à l'est par un mur d'enceinte et au sud et à l'ouest  par un grillage doublé de végétaux.

Deux ouvertures d'accès ont été pratiquées dans le mur nord sur la rue de Codan.

Bâti sur une partie du territoire communal qui portait le nom de Falaise de Codan, le sol y est essentiellement de nature sableuse.

Jusqu'au début du 20ème siècle l'environnement du moulin est de type dunaire. Il est inconcevable de s'imaginer le moulin de Codan fonctionnant avec l'environnement tel que nous le découvrons aujourd'hui.

ORIGINE

Le moulin est l'un des trois moulins à vent répertoriés sur la commune.

Les vestiges des deux autres moulins se trouvent rue du Moulin dans des propriétés privées.

En ce qui concerne le moulin de Codan on ignore la date exacte de sa construction. Toutefois dès le 15ème siècle (entre 1495 et 1539) on trouve plusieurs fois mention d'un moulin près de Penchâteau (aveu* du Seigneur de l'Auvergnac, Michel Le Pennec, au duc de Bretagne).

Dans l'inventaire des "terres et parcelles, jardins ...inscrits au rolle de Penchâteau s'extendant dans l'Isle et paroisse de Bas" du 1er décembre 1679, mention est faite à plusieurs reprises du Moulin de Codan.

L'inscription gravée sur le linteau en granit de la porte indique qu'il a été refait en 1733.

Le moulin est aujourd'hui propriété de la commune du Pouliguen.

Au 15ème siècle ce moulin noble* dépendait du château et terre de Kerdour à Batz. D'abord propriété de la famille Le Pennec, il passera par fililation et mariage à partir de 1616 aux familles de Sesmaisons, de Becdelièvre et de Bourmont.

 

*Aveu : acte par lequel un vassal reconnaît quelqu'un pour seigneur. L'aveu était accompagné d'un acte décrivant le contenu du fief.

*Un moulin noble était un moulin qui appartenait à un seigneur ou à une abbaye.

 

 


MISTINGUETT

MISTINGUETT AU PAYS GUERANDAIS

 

"Etre artiste, c'est enlever le public, le tromper joliment, prendre un peu de son temps pour lui donner du rêve, le goût d'un pays lointain"

Mistinguett

 

A l'occasion du spectacle musical de la rentrée, intitulé "Mistinguett - Reine des années folles" qui va avoir lieu au Casino de Paris, nous aimerions rappeler que Mistinguett fréquenta notre presqu'île lors du tournage du film "La Glu".

 

Il s'agit d'un film muet tourné en 1913. L'action se passe en partie à Paris et en Bretagne, en l’occurrence dans notre presqu'île.

Ce film est tiré d'un livre éponyme de Jean Richepin.

L'adaptation cinématographique est d'Albert Capellani. Elle raconte l'histoire de Fernande (Mistinguett), jeune femme séductrice qui épouse un homme plus âgé qu'elle. Après de nombreuses aventures elle quitte son mari et la capitale pour la Bretagne où elle va séduire un jeune marin pêcheur. Bien que marié, celui-ci tombe amoureux fou d'elle.

Et pour que la fin soit morale, Fernande sera tuée par la mère du marin.

 

On parle souvent du tournage au Croisic, à Batz et même à Guérande mais une série de photographies ont été prises au Pouliguen et attestent ainsi du passage de la troupe dans notre ville.

 

D'ailleurs au cours de son séjour sur nos côtes, il arriva que le véhicule de l'actrice dut recourir aux bons soins d'un professionnel.

A cette époque les garages sont peu nombreux et n'exigent que peu de place.

L'automobile de Mistinguett se rendit donc au 12 quai Jules Sandeau dans le garage tenu par M. Viaud, mécanicien, électricien et garagiste.

Suivant les souvenirs de l'apprenti de l'époque* Mistinguett repartit satisfaite !

Mistinguette aurait même logée dans une des villas de la côte de Penchâteau "Ker Panurge".

 

Pour être aussi en phase avec la coupe du monde de football, ajoutons ce petit clin d’œil : Mistinguett fut la vedette du grand bal d’ouverture du Copacabana Palace à Rio de Janeiro en 1923.

* André Boulo

 

La photographie ci-dessus montre Mistinguett au café Chabot, sur la plage du Pouliguen. L'actrice chante avec à la main une partition.

 

Texte de Danielle Papion et Jacques Boulo

 

 

 

 

BRECEAN A LOS ANGELES

 

Dans les années 1990, un riche américain, monsieur Abitbaul, marbrier de profession, visitait la France recherchant  un modèle de maison pouvant l'inspirer.

Mais l'inspiration ne venait pas ! C'est alors que, se trouvant à La Baule, il découvrit lors d'une excursion notre hôtel de ville. Ce fut le coup de foudre !

Monsieur Abitbaul décida de  faire construire sa résidence principale, à Bervely Hills, sur le modèle de Brécéan notre mairie.

Mais comme nous sommes en Amérique et particulièrement dans les beaux quartiers de Los Angeles il n'était pas question de construire à l'identique ! Notre américain doubla  les proportions de la villa...

 

 


LE JOURNAL D'UN MARIN AU XIXe  SIÈCLE

 

Nous avons eu la chance d'avoir entre les mains, il y a quelques années de cela, le journal d'un marin du 19e siècle.

Ce très intéressant document appartenait à Pierre Marie Régent, natif de Kervalet, village du Bourg de Batz où il naquit le 14 août 1817. Il y décédera le 8 février 1883.

Ce cahier débute en 1838, époque à laquelle Pierre Marie Régent part faire son service militaire. Il ne cessera plus par la suite de le tenir jusqu'au moment où il prendra sa retraite.

Ce journal qu'il intitule lui-même "Journal auservice" (sic) retrace donc toute sa vie active.

 

Le contenu : 

 

Pierre Marie Régent raconte peu. Il ne rentre jamais dans les détails sur une traversée. On ne sait pas s'il fut confronté à de très fortes tempêtes, ce qu'il pense des combats auxquels il prit part, s'il était facile de trouver un embarquement quand il naviguait au commerce...

Il ne parle jamais de lui même, ni de sa famille -sauf pour noter les dates de naissances et malheureusement parfois de décès de ses enfants. On ne sait rien de ce qu'il pouvait faire durant ses congés. Rien sur les coutumes à bord des navires. Le récit est très impersonnel -quoique parfois Pierre Marie se mette à décrire un monument qu'il a vu en Afrique du nord ou bien un voyage à Paris. On regrette vraiment qu'il n'ait pas développé plus souvent ce côté conteur. Il lui échappe quand même parfois une réflexion personnelle mais c'est très rare.

Il se contente, en règle générale, de noter au jour le jour le chemin parcouru, les noms des navires, les dates d'escales et parfois les produits transportés - quand il navigue à bord de navires marchands ou à la pêche.   Il embarquera au Croisic ou au Pouliguen à la pêche lorsque, sans doute, il ne trouve pas d'embarquement au long cours. Il ajoute ainsi du temps de navigation pour se constituer une meilleure retraite.

On ignore la fonction qu'il occupe. Fait-il parti de l'équipage? A t-il un grade ? Il sait lire, écrire et compter. Toutefois il est à signaler qu'il savait mieux compter qu'écrire. En effet, il a fait vers la fin de sa carrière maritime, l'état de son temps de navigation. Décomptant les années, les mois et les jours d'embarquement à son actif. Convertissant sans erreur les jours en mois puis en années pour aboutir à son temps exact de navigation ! Il est très méthodique dans ce genre de travail.

Par contre en ce qui concerne l'orthographe, celle-ci est beaucoup plus fantaisiste. Il écrit phonétiquement la plupart du temps, écrivant rarement de la même façon le même mot.

 

L'écriture :

 

A la plume, régulière et lisible au début du cahier. Dans les dernières années, il y a un certain laisser aller dans la tenue du journal. Il rature, surcharge, ajoute des chiffres en marge. L'écriture devient brouillonne et la lisibilité du texte s'en ressent.

 

Aspect et composition du cahier :

 

Le cahier est protégé en guise de couverture par un morceau de toile à voile actuellement très vieillie, tirant sur le gris noir. La toile a été ourlée sur les quatre côtés d'une manière assez régulière. Le cahier ferme grâce à quatre jeux de liens noirs. L'intérieur comprend une centaine de pages. Ecriture à la plume, assez régulière, mais très pâlie par le temps. Pierre Marie trace des ligne à la plume pour le guider.

L'extrait de son journal qui va être développé ci-après concerne essentiellement la période de son service militaire. Il s'agit du début du cahier. C'est aussi une des seules occasions où Pierre Marie fait part des événements

auxquels il participe.

 

Les événements :

 

Pierre Marie Régent part de Kervalet le 14 août 1838 pour Brest qu'il atteindra le 17. Il ne dit absolument pas quel moyen de locomotion il utilise. Certainement à pied !

A Brest après quatre jours au quartier, il embarque le 22 sur la corvette La Créole commandée par le prince de Joinville, troisième fils du roi Louis Philippe. 

A son bord, il participera à la prise de la citadelle San Juan de Ulua (ou Ulloa) près de Vera Cruz au Mexique. Dans l'extrait qui suit le texte a été respecté. Par la suite pour plus de compréhension, l'orthographe a été modifié.

à suivre

 

 

 

Costume de marin des années 1840-50

 

*Pierre Marie Régent le stipule bien dans son journal, il a mis 3 jours pour se rendre à Brest. A cette époque il n'était pas rare de se déplacer ainsi.

Lire pour cela "Mémoire d'un paysan Bas-Breton de Jean-Marie Déguignet, 1834-1905, éditions An Here 1999.

Il écrit lorsqu'il s'engage dans l'armée en 1854 :

"(...)J'étais pieds nus, et c'est ainsi que je comptais faire la route de Quimper à Lorient, mais pour ne pas entrer pieds nus à la caserne, j'avais acheté une vieille paire de souliers(...).

 

Extrait du journal de Pierre Marie

 

Note :

La retranscription du texte de Pierre Marie Régent a été faite sans tenir compte d'une orthographe correcte mais pour suivre au plus près le texte original et qu'il soit compréhensible.

 

Reproduction intégrale de la première page

 

Aoute

Breste le 18 aoute 1838, journalle aucervice

Partance de frace pour le mequesique je suis parti de chèt nous le 14 du moi daoute (+un mot illisible) je suit arrivét le 17 abréste le 18 chet pacet anbarcant chet reste aucartié 4 jour

Le 22 du moi daoute jesuit antbarque abort de la corvete la créole commande parleprince de Joinville partance de frace

 

" Partance de France pour le Mexique. Je suis parti de chez nous le 14 du mois d'août . Je suis arrivé le 17 à Brest. Le 18 j'ai pas été embarqué. J'ai resté au quartier 4 jours.

le 22 du mois d'août je suis embarqué à bord de la corvette La Créole commandée par le prince de Joinville."

 

 

Nous avont parti le premiet du moi de cequetembre de breste la corvete le vaisaut Lerqulle le vapeur Le météore et le castore et la frécade Lanéraice monté part la miralle Baudinn.

Le vaisaut Lerqulle nous aquité avant darivé a cadix ille nous a fait le salut pour nous quité nous avont arivet acadix le 10 de céquetanbre nous avont trouvet la frécade La Gloire et la médet.

Nous avons parti de cadix le 12 du moi de cequetanbre pour le méquesique nous croÿame alt tou droi nous avont étté mit a la ransiont dot ilavé de lasoife. Le prainse a été abort delamiralle demandes afaire de laut alaavanne Lamiralle lui acordé nous avont arivet ala avanne le 13 du moi ocquetebre nous avont reste 8 jour.

 

"Nous avons parti le premier du mois de septembre de Brest. La corvette, le vaisseau L'Hercule, le vapeur Météore et le Castor et la frégate La Néréide montée par l'amiral Baudin."

Le vaisseau l'Hercule nous a quitté avant d'arriver à Cadix, il nous a fait le salut pour nous quitter. Nous avons arrivé à Cadix le 12 du mois de septembre; Nous avons trouvé la frégate La Gloire et la Médée. Nous avons parti de Cadix le 12 du mois de septembre pour le Mexique. Nous croÿames aller tout droit. Nous avons été mis à la ration d'eau. On avait la soif. Le prince a été à bord de l'amiral demander à faire de l'eau à la Havane. L'amiral lui a accordé. Nous avons arrivé à La Havane le 13 du mois d'octobre. Nous avons resté 8 jours.

 

 

Le Prince de Joinville